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À propos du "Truc" de McCarthy, supposé évoquer au choix un
arbre de Noël ou un culot anal et érigé puis saccagé sur la place Vendôme,
j’avais écrit ceci, le 18 octobre (2014, NDLR), sur la page Facebook de
mon pote Richard Bennahmias :
« Toute
façon, j'me marre, c'était pas un narb, c'était pas assez rigide pour qu'un
clébard appuie sa patte dessus pour pisser. C'était pas plus ganal que ça non plus,
même pour Granculier, le cousin à Grangousier. Trop souple. C'était juste un
truc moche. Avec une idée. Une idée en plastique. Toc. Vise un peu mon idée,
comment qu'elle est grosse ! Je m'en vas t'épatoustoufler. Ben je sais pas qui
c'est le plus con de ces deux intelligents, ou çui qui ll'a mis là, ou çui qui
ll'a crevé. Moi en tout cas j'aime mieux Jeanneton, ô gué, ô gué (référence
littéraire astucieusement placée là pour faire montrer quand même ma
culturation). »
Ce matin 21
octobre 2014, un certain de Castelbajac, qui a l’air d’un expert plein
d’expertise et qui est invité à causer dans le poste à cause de ça, explique en
substance sur France Inter que l’art, c’est pas fait pour faire joli, c’est
fait pour choquer, pour provoquer chez les gens un retour sur ce qui est, sur
ce qu’on est. Du coup, moi qui n’ai vu dans le "Tree" en question que
du moche, je me sens beauf, vous pouvez pas savoir !
Donc, l’artiste officiel McCarthy, exposant sur une place
publique de la haute, concédée à lui par nos autorités publiques, autant dire
le Pouvoir, est là pour me choquer, me provoquer à la réflexion sur mon pauvre
réel en exhibant un machin géant qui pourrait évoquer un arbre de Noël aussi
bien qu’un culot ("plug")… Je ferai deux remarques à ce sujet.
D’une part, il
le fait en anglais, m’indiquant par là que l’on réfléchit mieux dans la langue
de la finance internationale. Sinon il aurait traduit "Tree" par
"Arbre", comme on traduit communément le "Dourak" de
Dostoïevski par "L’idiot", ou "The Hay Wain", le titre du
tableau de John Constable, par "La charrette de foin".
D’autre part,
sous couleur de promouvoir l’art véritable, on nous fait en réalité, une fois
de plus, le coup de l’art officiel, financé par le Prince. L’art d’en-haut. Je
suis peut-être con, comme dit à tort mon ami Toma, un excellent calligraphe qui
vend sa production sur le marché de Lezay (Deux-Sèvres), ou comme disent
d’innombrables personnes sises dans le bas du tableau, mais je n’aime pas trop
qu’on m’en persuade ainsi sous le prétexte de me faire la leçon.
Voilà donc un
exemple, parmi tant d’autres, de cette façon que l’on a de couper la société en
deux catégories. D’un côté, le bon, le puissant, le riche (Place Vendôme…) et
l’intelligent, les cultivés comme il faut, ce qu’on appelle la France
d’en-haut. De l’autre, le peuple, multiple, divers à tous égards, mais que l’on
crée ainsi comme une entité à éduquer et que l’on renvoie à son incompréhension
native. Et l’on s’étonne qu’il se tourne vers le Front national !
Moralité :
si vous aviez vraiment voulu faire plaisir au bas peuple, vous auriez déplacé
ce machin rigolo de lieu en lieu. Dans ces lieux semblables au site de la Foire
du Trône ou aux places où se produisent les géants et les gilles du Nord. Vous
l’auriez appelé "L’Arbre à cul", ça aurait sûrement plu.